Addiction, souffrance non reconnue, guérison et pardon.

Un des pièges dans lequel nous enferme une souffrance non reconnue, est la poursuite d'une satisfaction, d'une sécurisation par un moyen qui n'y répond pas ...

Ainsi certaines personnes découvrent qu'en prenant des risques, elles se sentent intensément vivre, elles touchent de manière naturelle, une intensité spirituelle. Des lors elles courent après les prises de risque ... Mais elles confondent leur attente et la réponse qu'elles lui donnent : Elles ont un "manque à vivre", leur vie manque d'intensité, et plutôt que de questionner cette fadeur, elles se jettent dans la prise de risque. Le problème ? Plus le temps passe, plus le risque doit être élevé ! Certains s'écrasent ainsi au pied d'une montagne en parapente ... pour avoir voulu goûter une intensité intérieure, qu'ils auraient pu découvrir dans des chemins moins dangereux physiquement ... mais sans doute bien plus dangereux psychologiquement !

L'addiction au sexe solitaire, et aux films érotiques relèvent de la même logique.

Mais quand on est frustré d'une relation sexuelle, quoi de plus naturelle que de chercher de temps en temps un exutoire, une compensation ? Le problème vient quand on se jette "à corps et temps perdu" (! ! !), en imaginant qu'une telle activité puisse durablement répondre au manque que nous ressentons ... Soit cela devient insatisfaisant, soit il faut aller toujours plus loin, dans l'excessif, le bizarre, le déviant, une sorte de "toujours plus" ... ce qui finit par avoir des effets secondaires physiques ou psychologiques assez dévastateurs ...

Que des gens prennent plaisirs, et/ou soient payés, pour répondre à de telles attentes, je ne jugerai pas. Qui connaît les chemins des âmes, leurs nécessités,  ... ? Pour certains, cela peut-être une évolution, un progrès, pour d'autres cela sera un enfermement, et une souffrance ...

Donc je ne juge pas. Ni celui qui pratique, ni celui qui regarde ... Chacun porte en lui, une vérité et une souffrance ... L'important est, qu'à un moment, celui qui souffre, regarde sa souffrance, accueille sa souffrance, qu'il tente de connaître ce qui le pousse ainsi, à aller vers un excès de lui-même, qui, finalement le blesse bien plus, que ne le blesserait la reconnaissance de sa véritable souffrance ...

Et reconnaître cette souffrance, l'immense blessure qui a créé le manque que nous essayons en vain de combler, n'est pas une impasse : cela ouvre à un amour qui nous guérit ... cela nous réconcilie avec nous-mêmes, nous ouvre à un authentique pardon ... C'est un chemin difficile ... mais c'est le seul que je connaisse. Et même si on peut être accompagner pour le vivre, il n'y a que la personne qui puisse faire et vivre ce chemin de guérison et de pardon ...