Écrit sur le forum Zebra Crossing.
Il est clair (pour moi !) que la plupart de ceux qui s'expriment sur ce forum, sont prisonniers des fonctionnements
et réactions émotionnels automatiques qui génèrent leur mal-être (ou bien-être, mais là, moins de problème !), et qui sont AUSSI à la base de leur douance.
L'intelligence, est impuissante, face à elle-même et face aux émotions. Elle est conditionnée et/ou emportée par les
émotions. C'est un des aspects, une des caractéristiques des surdoués que d'être très violemment emportés (que ce soit de manière très visible par l'entourage, ou de manière totalement
intériorisée) par la force de certaines émotions, opinions, évidences, sensations, lorsqu'ils ne peuvent manifester l'évidence de leur perception et de leur compréhension des choses, ou que
celle-ci est radicalement rejetée, et/ou incomprise.
Vous allez me dire : super, je suis surdoué, mais mon intelligence ne sert à rien pour gérer et maîtriser la manière
dont cette intelligence me blesse au contact des réactions des autres ! Oui, c'est un peu ça !
N'y a-t-il rien faire ? Mais si ! Rassurez vous !
Car même si les "moins doués", n'ont pas ce problème dans la même ampleur, ils ont (mais c'était sans doute les
"surdoués" de leurs époques !), éprouvé la nécessité de maîtriser le fonctionnement de leurs esprits, et de leurs émotions, pour échapper, comme vous sans doute, aux souffrances que
génèrent des réactions émotionnelles inadaptées, qui nous perturbent nous-mêmes, et créent malaises et tensions, incompréhensions avec nos interlocuteurs ... Cela a créé toutes les
spiritualités existantes, et jusqu'à la psychologie actuelle ...
Quelque soit le degré d'intelligence de la personne, ce qui crée le mal-être intérieur et les difficultés
relationnelles, ce sont les projections sur les autres, les attentes, les peurs, les colères, les déceptions, les impuissances que nous portons en nous, sous-jacentes (id est :
inconscientes ou mal-conscientes) à notre mode de fonctionnement psychique, et qui nous empêchent de communiquer sereinement, et/ou de trouver les stratégies, et les prises de positions qui
feraient favorablement évoluer les choses, pour nous-mêmes au minimum, et pour les autres, si/quand cela est possible ... (cf. notes 1 et 2).
Et là dessus, il est possible de travailler, d'évoluer, de comprendre, et de finir par maîtriser. Hé oui ! C'est
possible ! C'est du boulot, c'est pas facile, cela demande de se coltiner avec des ressentis difficiles en soi, de reconnaître que l'on ne réagit par toujours de la bonne façon, que l'on ne
sait pas qu'elle serait la "bonne façon", ponctuellement et/ou en général. Ça suppose de ne pas se croire arrivé, avant d'avoir commencé ! ... Mais c'est possible ! ...
Bonne journée !
Note 1 : car les autres étant aussi dans les projections, attentes, peurs, colères, déceptions, impuissances, mal- ou
inconscientes, le problème n'est pas "simple", il est double : la perception fausse de l'autre, PLUS la vôtre fausse personnelle. Si l'on peut agir sur soi-même, relativement, agir sur
l'autre n'est pas toujours possible !
Note 2 : Ce que j'écris n'a rien d'extraordinaire, cela est sous tendu dans le bouddhisme, par exemple, avec sa
philosophie de vie, dans l'approche proposée par Arnaud Desjardins, issue de la tradition indienne, dans la symbolique chrétienne, dans la psychologie positive moderne, dans la "psychologie
transpersonnelle" de Stanislav Grof, et, à des degrés divers dans de nombreuses approches psychologiques actuelles. Bien que le chamanisme ne pose pas le problème en ces termes, les
techniques qu'il utilise, induisent des états de conscience et des expériences intérieures, qui modifient, de fait, les modalités réactionnelles profondes de la personne.