Question, sur Epanews (les mots soulignés sont des reprises de mon propos précédent) :
Les outils techniques ? Méditation?: ça marche pour une heure ou deux maximum. Mantras ? Idem. Lecture ?: génial le temps que je suis plongée dedans. Musique? comme pour la lecture. Concentration sur le moment présent ? Génial c'est vrai - une fois dans ma vie, par miracle j'ai pu y rester longtemps et mon intuition était décuplée - mais valable quelques minutes et puis pffft c'est le retour de ce fichu mental, grrr !!...alors si vous en avez d'autres pour "ressentir une autre profondeur de la conscience" et "avoir une autre perception de temps" (mon voeu le plus cher) je suis partante. Car comment ressentir la Conscience en profondeur si pour la ressentir il faut Conscience et patience (après autant d'années la patience s'émousse!)
Bonjour E.,
Nous passons tous, par des moments comme vous les décrivez.
Le point principal, pour l'instant, ici, est de cesser de considérer votre mental comme un "ennemi". Le mental, ce sont des pensées, suscitées par des émotions, en réaction à des situations extérieures et intérieures. Cela n'est ni bien ni mal, c'est.
La clef est d'observer cela, ces pensées, de pister les émotions qui les animent, mais 1 - sans vous y opposer 2 - sans juger que c'est "mauvais", ou "pas bien" ...
Quand il y a de fortes nécessités internes, ce flot mental ne peut pas être empêcher, tout au plus peut-on en limiter l'impact. Il faut attendre, jusqu'à ce que l'énergie s'épuise et/ou dévoile son origine.
Vous voulez être, ressentir ... vous voulez des résultats ... mais : vous êtes déjà, il vous suffit d'observer "ce qui se passe en vous", pour "être dans l'être". Observer votre perfectionnisme ! Observer que votre sentiment d'impuissance à l'égard de l'activité de votre mental, déclenche tantôt colère, tantôt désespoir ...
Mais vous travailleriez à rester neutre face à la puissance de votre mental : "C'est ainsi, je n'ai quasiment aucun pouvoir sur mes pensées/émotions actuelles. C'est ainsi, je reste témoin ..." que, tôt ou tard, cela s'apaiserait de soi-même ...
Et encore attention : parfois cela fonctionnera ainsi, et parfois, la colère montera, ou parfois le découragement ... simplement parce que chaque jour est différent ! Mais plus vous travaillerez ainsi, moins la colère ou le désespoir ne viendront, ou s'ils viennent, ils s'effaceront plus rapidement ...
Combien de fois ai-je vécu des méditations "prises de tête", avec le sentiment de faire du surplace, d'être si loin des états "extraordinaires" que j'ai pu vivre au cours d'autres méditations ... mais 1 - étant présent à cela, simplement et sans jugement, je fais et suis, simplement ce que j'ai à faire et être, c'est mon chemin à cet instant, point, 2 - souvent de ce cirque de pensées-émotions, des réflexions nouvelles et une approche différente de la situation problématique émergent, 3 - une fois la méditation terminée, la journée est parfois simplement sereine et légère ... Quelque chose à lâcher, simplement parce que j'ai accepté "d'être là" avec "ce qui est" ...
Il faut comprendre quand si l'on atteint un sommet, il y a une re-descente après. Et que si l'on est "en bas", la remontée se prépare. Chaque montée et descente nous apprend quelque chose. A un moment donné, on ne s'identifie plus à ces hauts et à ces bas ... Du coup, ils n'ont quasiment plus aucun impact sur nous ... et leur nature même évolue, et leur puissance s'efface ...
Mais on ne grandit pas à coup de "il faut", "je dois" ! On grandit en observant, en ne se laissant pas piéger par nos réactions émotionnelles et mentales, on grandit en percevant le sens de ces fonctionnements ... Et on progresse d'autant plus vite, que l'on s'accorde à soi-même tendresse et pardon, en acceptant sereinement que nos capacités ne sont pas à la mesure de nos attentes : nos capacités sont le reflet des souffrances et inconsciences que nous avons du endurer (tendresse pour soi), et nos attentes sont le reflet faussé de ce que nous croyons devoir faire pour être aimé d'avantage (re-tendresse pour soi, car nous portons toujours une blessure d'amour ...) ...
Chaleureusement. Roland.
____________________________________________________________________
Je complète ma réponse précédente en disant :
Quelque soit la méthode que vous pratiquez, si vous arrêtez dés que les résultats ne répondent plus à vos attentes ... vous n'irez, naturellement, nul part.
La méditation ? Si vous voulez sentir une évolution, ce n'est pas une heure ou deux, par ci par là, c'est trente minute tous les jours, par exemple ... Là cela aura du sens, cela sera agissant sur votre conscience, sur votre manière d'être au monde, et dans trois mois, vous aurez un ressenti, quelque chose qui sera déjà profond ... Et non pas une expérience, un peu extrême, mais qui ne se répétera que de manière totalement aléatoire ... (Situation que j'ai moi-même vécu). De même pour l'attention portée au moment présent ... C'est facile, quand la motivation et l'attente sont là, de s'y coller avec intensité, pendant un jour, deux ou trois ... idem : une perception forte peut en émerger ... Mais votre conscience n'intégrera cela, que si vous persévérez, un mois, deux mois, et plus ... quotidiennement (alors peut-être pas toute la journée, mais deux fois une heure par exemple ...) ... Et il y aura bien des moments où votre attention au présent se bornera à constater votre distraction ... Et c'est une étape indispensable !
Les expériences que vous avez eu, sont le signe de ce qui est possible, et ce sont déjà des cadeaux de la vie. Le fait qu'ils ne perdurent pas, n'est pas le signe d'une faille, d'une faiblesse ou d'une faute de votre part (et il n'est pas possible de "rattraper" ces moments passés), mais l'indication d'une direction, un encouragement dans votre quête ...
Mais pour parvenir véritablement au but auquel vous aspirez, il faut une pratique régulière, suivie, persévérante. Et les difficultés, la sensation d'impasse, font partie du chemin ... Il y a, et aura des moments où vous aurez l'impression de ne pas avancer, qu'il ne se passe "rien" (c'est en partie illusoire, la persévérance fait surgir une profondeur de conscience qui dévoile ce que l'on ne voyait pas) ... et d'autres, où il vous arrivera sans cesse des difficultés, et des moments, au contraire où tout s'ouvrira, s'enchaînera ...
Pour qu'un bébé naisse, il faut neuf mois, une expansion rapide et puissante, et puis une sensation d'enfermement, et puis la naissance elle-même, qui est comme un cataclysme ... Avant que la fleur n'éclose, il faut la germination, la croissance, le bourgeon ... Aucune étape ne peut être "raccourcie". La vie, l'évolution, l'énergie a son rythme propre. Vouloir aller "plus vite que la musique" n'amène à rien ... Suivre le mouvement avec intelligence et sagesse, favorise, au contraire l'équilibre personnel, comme le passage des moments difficiles, et l'émergence d'une nouvelle conscience, à travers les étapes de l'évolution ...
Mais mon propos n'est pas très "tendance" à une époque où l'on veut croire que tout est possible, tout de suite ...
Cordialement. Roland.