Ces jours ci, une personne âgée dont je m'occupe, dont les mains sont déformées par une maladie pour laquelle il n'y a pas
de traitement.
Il y a bien des années un médecin lui a dit : "On ne peut rien y faire." La dame a entendu "C'est foutu."
Et du coup : à quoi bon s'occuper de ses mains, leur prêter attention ? Il n'y a "rien à faire".
Et c'est vrai : les articulations maintenant sont déformées, non fonctionnelles ... irréparables.
Mais l'étrange c'est que, même aujourd'hui, en aidant cette femme a détendre ses mains, et ses bras, à prendre conscience
de leurs sensations, de la mobilité qui reste, à sentir tout doucement la tension qui est en elle et qui fige et bloque son corps (et qui manifeste aussi sans doute, une tension émotionnelle,
mais inutile d'aller si loin pour l'instant) ... ses mains se détendent, s'assouplissent, elle fait des choses avec elles qui l'étonne ...
Si ce travail avait été commencé des années plus tôt ... Comment auraient évolué ses déformations ? Plus lentement sans
doute, car avec la conscience de ses mains, et de leur sensation, elle les aurait bien mieux protégées ... Elle n'aurait pas fini par les utiliser comme des bouts de bois rigides et insensibles
... Est-ce que, cheminant vers la conscience physique et émotionnelle de ce qui aggravait ses troubles, refusant la fatalité d'une "absence de traitement", elle n'aurait pas appris beaucoup
de sa maladie, sur son corps, sur son âme, sur son être et son histoire ?
Les dégâts du réductionnisme scientiste !
La réalité des interactions corps-esprit, et leur impact physiologique ...
Qu'en pensez vous !